Kantwerk

Espaces possibles propose une exposition-enquête sur les tiers-lieux, afin de mieux « prendre la mesure » du développement des nouveaux espaces partagés et de son impact sur les territoires.

L’exposition choisit de considérer le concept de tiers-lieu comme la partie émergente d’un phénomène contemporain beaucoup plus large et pluriel, la création foisonnante de nouveaux espaces partagés. Ce phénomène ne concerne pas que des tiers-lieux, au sens de lieux accessibles à tous, ouverts sur leur territoire et menant des activités d’intérêt général, à but non-lucratif. Il concerne un ensemble de nouveaux espaces mutualisés, qui sont la manifestation d’économies marchandes et non–marchandes, de gouvernances plus ou moins collectives et structurées, de types d’acteurs parfois très différents entre associations, coopératives, petites entreprises et grands groupes, acteurs de l’économie classique et acteurs - de plus en plus structurants - de l’économie sociale et solidaire.

La multiplication des fablabs, makers, coworkings, cafés associatifs et autres espaces partagés a cette particularité de toucher tout un chacun en tant qu’habitant, usager ou encore citoyen engagé dans un projet.

A travers une série d’explorations, Espaces possibles invite le visiteur à s’immerger dans les espaces partagés en tant qu’espaces architecturaux et urbains. Elle amorce une analyse critique de leur fonctionnement et de leur relation au territoire, à la fois en tant que nouveaux espaces des « communs », en tant que nouveaux espaces de la ville productive ainsi qu’en tant que témoins de nouvelles trajectoires immobilières, questionnant notre relation aux ressources matérielles et au bâti existant. Bien identifié par les politiques d’aménagement du territoire, les tiers-lieux suscitent aujourd’hui de nouvelles commandes publiques et de nouveaux montages économiques. Ils participent également d’une transformation en cours du métier d’architecte, de plus en plus questionné par les enjeux de participation et d’implication des habitants. Entre risques d’institutionnalisation, dynamiques d’expérimentation et nécessité d’engagement citoyen, observons à travers eux, comment certains territoires et leurs habitants cherchent à se fabriquer d’une nouvelle façon, plus citoyenne et solidaire.